November 10, 2025
À l’approche des audiences prévues les 11 et 30 novembre 2025, 20 organisations algériennes, régionales et internationales de premier plan réitèrent leur appel aux autorités algériennes pour qu’elles abandonnent toutes les charges retenues contre le poète et militant Mohamed Tadjadit et ses 12 coaccusés, et les libèrent.
Mohamed Tadjadit et 12 autres militants, dont six sont actuellement détenus, deux en exil et quatre en liberté dans l’attente de leur procès, font l’objet d’accusations sans fondement liées au terrorisme et à un « complot contre l’État », passibles de la peine capitale. La persécution de M. Tadjadit est fondée sur ses poèmes et son activisme pacifique, ce qui fait du maintien de sa détention une violation de ses droits fondamentaux. Les poursuites engagées à son encontre envoient un signal d’alarme à tous ceux qui élèvent la voix pour défendre les droits humains et l’État de droit en Algérie.
Tadjadit fait depuis longtemps l’objet de poursuites judiciaires pour son implication dans le mouvement Hirak, qui a éclaté en février 2019 pour s’opposer au cinquième mandat de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Bien que le président ait démissionné, les manifestants ont continué à manifester, réclamant des réformes politiques et une meilleure protection des droits humains, malgré une répression rapide et sévère de la part des autorités. Les autorités ont emprisonné Tadjadit au moins six fois entre 2019 et 2025, pour son expression artistique et son activisme politique. Les autorités judiciaires accusent désormais Tadjadit de terrorisme et de « complot contre l’État » sur la base de son activisme politique exprimé à travers sa poésie.
Après avoir été libéré en novembre 2024 d’une précédente période de détention grâce à une grâce présidentielle, les autorités l’ont de nouveau arrêté deux mois plus tard pour des motifs politiques. À l’issue d’un procès accéléré, un juge l’a condamné à cinq ans de prison, peine qui a ensuite été réduite à un an après appel.
Mohamed Tadjadit a été sélectionné pour le prix Index on Censorship Freedom of Expression Awards en reconnaissance de son engagement courageux et créatif en faveur du régime civil, des droits humains et de la responsabilité démocratique en Algérie. La persécution dont il continue de faire l’objet, ainsi que l’emprisonnement d’autres manifestants et prisonniers d’opinion, constituent une violation grave des obligations de l’Algérie envers le droit international relatif aux droits humains. Nous continuerons à suivre l’évolution de cette affaire.
Mohamed Tadjadit est un poète et un militant qui ne devrait pas être en prison. Nous demandons sa libération et l’abandon de toutes les charges qui pèsent contre lui.
Signataires:
Adala For All association (AFA), Amnesty International, ARC – Artists at Risk Connection, Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS), Comité de Sauvegarde de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme (CS-LADDH), Comité des Familles des Disparus en Algérie (CFDA), Committee for Justice (CFJ), EuroMed Rights, Freemuse, Index on Censorship, International Federation for Human Rights (FIDH), Justitia Center for the Legal Protection of Human Rights in Algeria, La Confédération Syndicale des Forces Productives (COSYFOP), La Fondation pour la promotion des droits, Liberté Algérie, MENA Rights Group, PEN America, PEN International, Riposte Internationale, Shoaa For Human Rights