Un défenseur des droits humains algérien poursuivi pour son activisme

Un défenseur des droits humains algérien poursuivi pour son activisme

Yacine Mekireche est un défenseur des droits humains et militant politique au sein du parti du Mouvement démocratique et social (MDS) depuis 2018. Avant la suspension du parti en février 2023, il organisait des conférences de presse et des réunions au siège du MDS pour soutenir les détenus d'opinion et leurs familles. Il assiste régulièrement aux procès des détenu-es d'opinion ainsi qu'aux sit-ins de solidarité. Il a été arrêté le 6 août 2024 avant d’être poursuivi pour ses publications sur les réseaux sociaux concernant les violations des droits humains en Algerie.. Condamné à 6 mois de prison en novembre 2024, il a été libéré le 8 février 2025 après avoir purgé sa peine.

Yacine Mekireche est un défenseur des droits humains et militant politique au sein du parti du Mouvement démocratique et social (MDS) depuis 2018. Avant la suspension du parti en février 2023, il organisait des conférences de presse et des réunions au siège du MDS pour soutenir les détenus d'opinion et leurs familles. Il assiste régulièrement aux procès des détenu-es d'opinion ainsi qu'aux sit-ins de solidarité.

Entre 2020 et 2023, Mekireche a été arrêté trois fois et condamné par le tribunal de Bouira le 15 novembre 2022 à six mois de prison ferme et 50 000 dinars d'amende.

Il a été arrêté pour la dernière fois dans la matinée du 6 août 2024 à son domicile familial avant d’être conduit au commissariat du département de la police judiciaire du 5e centre de sécurité urbaine de Bab El Oued. Son domicile a également été perquisitionné et les agents de sécurité ont pris son téléphone portable, l'ordinateur personnel de son frère, ainsi qu'une somme d’argent de 6 500 dinars algériens.

Depuis le 6 juin 2024, le département de la police judiciaire du 5e centre de sécurité urbaine de Bab El Oued surveillait toutes les activités en ligne de Mekireche ainsi que tous ses déplacements en raison de plusieurs signalements effectués par la sûreté de la wilaya d'Alger.

Après l’arrestation de Mekireche, la police judiciaire a immédiatement procédé à la fouille de son téléphone, inspectant ses conversations sur diverses applications de messagerie ainsi que ses comptes sur les réseaux sociaux. Les officiers de police l’ont interrogé sur des propos tenus concernant les violations des droits humains commises lors du Printemps noir de 2001 ainsi que sur des publications où il a exposé son avis politique sur  la situation du pays, sur l’indépendance de la justice, la corruption, la période transitionnelle et la solution politique en Algérie, ainsi que ses publications sur les détenus d’opinion.

Le 8 août 2024, Mekireche a été présenté devant le procureur du tribunal de Bab el Oued, qui a décidé de transmettre son dossier au juge d'instruction en demandant l'ouverture d'un dossier pour délit « d'incitation à attroupement non armé » et « diffusion de discours de haine par le biais de technologies de l’information et de la communication ».

Après l'interrogatoire du juge d'instruction, ce dernier a décidé de placer Mekireche sous mandat de dépôt et de le transférer au centre de détention d’El Harrach. Le 21 août 2024, la chambre d'accusation de la cour d’Alger a confirmé l'ordonnance du juge d'instruction et le placement en détention provisoire, en lien avec les accusations susmentionnées.

Le 7 octobre 2024, le juge d’instruction a clôturé le dossier de Mekireche avant de le transférer au tribunal correctionnel, avec confirmation des accusations. La date de son procès, initialement fixée au dimanche 27 octobre, a été renvoyé pour citation de l’Agent Judiciaire du Trésor (AJT).

Le 15 octobre 2024, MENA Rights Group a envoyé un appel urgent à plusieurs titulaires de mandats de procédures spéciales de l'ONU concernant la situation de Yacine Mekireche, affirmant que les poursuites entravent ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique reconnus à l’article 19 et 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l’Algérie.

Le 17 novembre 2024,  Mekireche a été condamné à 6 mois de prison ferme. Il a été libéré le 8 février 2025 après avoir purgé sa peine.

Timeline

8 février 2025 : Mekireche est libéré après avoir purgé sa peine de prison.
14 novembre 2024 : Mekireche est condamné à 6 mois de prison ferme.
27 octobre 2024 : Le procès de Mekireche, initialement prévu au dimanche 27 octobre, a été renvoyé pour citation de l’Agent Judiciaire du Trésor (AJT).
15 octobre 2024: MENA Rights Group envoie un appel urgent à plusieurs titulaires de mandats de procédures spéciales de l'ONU concernant la situation de Yacine Mekireche.
7 octobre 2024: Le juge d’instruction transfère le dossier de Yacine Mekireche au tribunal correctionnel, avec confirmation des accusations.
8 août 2024: Mekireche est présenté devant le procureur du tribunal de Bab el Oued, qui transmet son dossier au juge d'instruction et demande l'ouverture d'un dossier pour délit « d'incitation à attroupement non armé » et « diffusion de discours de haine ». Mekireche est placé sous mandat de dépôt puis transféré au centre de détention d’El Harrach.
6 août 2024: Mekireche est arrêté à son domicile avant d’être conduit au commissariat du département de la police judiciaire du 5e centre de sécurité urbaine de Bab El Oued.
3 juin 2024: La sûreté de la wilaya d'Alger envoie une seconde correspondance à la police judiciaire et indique une publication dite « incitative » sur le compte Facebook de Mekireche.
6 mai 2024: La sûreté de la wilaya d'Alger signale les publications Facebook de Mekireche à la police judiciaire du 5e centre de la sécurité urbaine de Bab El Oued.